
L’héritage caché des pères
Et si leur héritage ne se limitait pas à une séquence génétique ? Alcool, cigarette, stress, pollution : on découvre aujourd'hui que le mode de vie des pères pèse aussi sur le développement des enfants. De quoi renverser une vieille idée reçue.
C’est l’histoire d’un oubli, d’un impensé. Celui du père et de l’importance de son héritage dans l’état de santé de ses enfants. Quelle influence a-t-il sur leur bon développement dans le ventre de la mère ? Dans les esprits, comme dans les manuels de biologie du collège, son héritage se limite à une séquence génétique transmise par un de ses spermatozoïdes, reproduite pour moitié dans la première cellule de son futur enfant, puis dans toutes celles qui suivront. Rien de son mode de vie, de son environnement, de son vécu, contrairement à la longue histoire de l’“empreinte maternelle”. “Cela repose sur l’idée très naturelle qu’il y a un rapport privilégié entre la mère et l’enfant pendant la gestation”, explique Gaëlle Pontarotti, philosophe de la biologie à l’université de Namur. Et de fait, les scientifiques se sont longtemps focalisés sur la mère pour étudier les maladies qui trouvent leur origine dans le développement de l’embryon et du fœtus…