
Le coup monté du bambou
Et si c’était le bambou qui avait génétiquement manipulé le panda au point de contrôler son goût, son métabolisme, son comportement, et même sa morphologie ? Pas si fou.
Et si c’était un coup monté ? Et si c’était le bambou qui, il y a des millions d’années, avait finalement poussé le panda à changer de régime alimentaire, passant de carnivore à herbivore ? Et si c’était cette plante qui avait fait de lui ce génie de l’adaptation, avec son crâne dense, sa mâchoire de ruminant, ses dents plates pour bien broyer les tiges, et même cette sorte de sixième doigt pour mieux s’en saisir, tout en le jetant dans un cul-de-sac évolutif, avec ses intestins très courts, mal adaptés à la digestion des végétaux, sans gène pour dégrader la cellulose végétale et une flore intestinale de carnivore ? “Les travaux de recherche sur les habitudes alimentaires du panda étaient jusqu’alors cantonnés au niveau macroscopique. Notre étude est la première à traiter du niveau microscopique, celui de la génétique”, annonce Feng Li, qui vient de proposer cette hypothèse pour le moins désarçonnante.