illustration d'un paysage fictif datant d'il y a 41000 ans@SHUTTERSTOCK

Il y a 41000 ans,… le jour où le monde s’est inversé

Ce fut une catastrophe invisible. Une sorte d’étrange et douce fin du monde… Il y a 41000 ans, le champ magnétique terrestre est devenu fou. Et Neandertal ne s’en est peut-être pas remis.

par Vincent Nouyrigat,

Cela fait plusieurs décennies que des centaines de chercheurs tentent de comprendre ce qui s’est passé. Quitte à s’affronter violemment. Quitte à ruminer toute leur carrière sans trouver la moindre réponse. Quitte à s’aventurer dans des domaines qu’ils ne maîtrisent pas. Quitte à spéculer beaucoup, voire à délirer… Un curieux mélange de rigueur et de fantasmes que l’on retrouve dans la dernière étude d’ampleur sur le sujet, publiée dans Science Advances.

Ne vous méprenez pas : ce cataclysme silencieux a vraiment eu lieu il y a environ 41 000 ans… Sous les yeux ébahis d’au minimum trois espèces humaines – Sapiens, Neandertal et Denisova – et d’une faune qui comptait encore son lot de mammouths, de tigres à dents de sabre et de marsupiaux géants. Cet événement est même mondialement connu des géophysiciens sous le nom d’un petit village d’Auvergne : Laschamps. C’est là qu’a été identifié, en 1967, dans les cristaux de vieilles laves solidifiées de la chaîne des Puys, un sidérant renversement du champ magnétique terrestre – les boussoles de l’époque auraient pointé vers le sud. “Longtemps, personne n’y a cru… Et puis, nous avons réuni d’autres preuves dans les sédiments et les laves du monde entier, jusqu’en Nouvelle-Zélande, à l’antipode du Massif central”, rembobine Norbert Nowaczyk, du Centre allemand de recherche en géosciences, qui traque ces signaux depuis plus de trente-cinq ans ; il vient de trouver un autre témoignage dans les fonds marins entre la pointe de l’Amérique du Sud et l’Antarctique. “Il y a des traces d’inversion en Islande, en Australie, à Hawaï, en mer Noire, dans l’Atlantique, les lacs d’Amérique du Nord et du Sud, j’en ai repéré aussi dans le lac de Saint-Front, en Ardèche”, renchérit Nicolas Thouveny, à l’université d’Aix-Marseille.

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