L’ère des pénuries ne fait que commencer
Le Covid avait révélé nos vulnérabilités. Mais aujourd'hui à travers l'eau, le cuivre, le lithium… le virage technologique et la pression écologique pèsent aussi sur nos ressources.
Pénurie. Un mot que nous pensions voué aux oubliettes avec la peste et la famine. Jusqu’à ce que le Covid le jette brutalement sur le devant de la scène. Avec, d’abord, un manque criant de produits sanitaires (masques, gants, gel hydroalcoolique…). Bientôt rattrapé par un inventaire à la Prévert de biens courants : bois, papier, plaques de plâtre, perceuses, vélos… Le responsable : un système de production mondialisé qui, après s’être ankylosé près d’un an et demi durant sous l’effet des confinements, peine à réarmer sa voilure. “Il n’y avait plus de main-d’œuvre pour aller à l’usine ou dans les champs. Quand l’offre ne peut plus répondre à la demande, les tensions apparaissent”, constate Yves Jégourel, professeur d’économie à l’université de Bordeaux, coresponsable du rapport Cyclope sur les matières premières, publié chaque année.