Voici la protéine du trauma

Regardez cette molécule. Elle est constituée de 23 286 atomes, pour moitié d’hydrogène, un tiers de carbone, le reste d’azote et d’oxygène, plus 52 atomes de soufre. Elle ressemble un peu à n’importe quelle autre protéine. Mais elle matérialise un trouble jusqu’ici insaisissable : le stress post-traumatique. Jean-Michel Revest, du Neurocentre Magendie de Bordeaux, reste surpris par sa découverte. “C’est la première molécule dont l’activité spécifique et durable sur notre mémoire lors d’un traumatisme a été démontrée”, constate le chercheur. 

Le trouble du stress post-traumatique (TSPT), lui, est connu depuis longtemps. “Le syndrome du ‘vent du boulet de canon’ décrit pendant les guerres napoléoniennes en fut l’une des premières illustrations cliniques, rappelle Christophe Debien, psychiatre au CHU de Lille. Physiquement indemnes, les soldats étaient malades d’avoir été effleurés par des projectiles mortels.”