Les métaux amorphes arrivent !

Ça y est, ces petites billes brillantes ne sont plus seulement des curiosités de laboratoire. En février dernier, une start-up française, baptisée Vulkam, a lancé la construction d’une usine dédiée à la fabrication d’un nouveau type de matériaux. Son fondateur, le chercheur Sébastien Gravier, résume l’enjeu dans une envolée : “Sur Terre, il existe trois grandes classes de matériaux présents dans la nature et ils sont tous cristallins – les minéraux, issus de la roche ; les organiques, issus du vivant, et les métaux. Au fil du temps, l’humain a cherché à développer des moyens industriels pour fabriquer leur version équivalente amorphe, afin de mettre la main sur de nouvelles propriétés. Il y a quatre cents ans, il a industrialisé le verre, équivalent amorphe des minéraux ; il y a cent ans, c’était le plastique, équivalent amorphe des organiques. Et aujourd’hui, nous nous attaquons à la toute dernière classe, l’équivalent des métaux…” Voici donc les métaux amorphes.

“On vit un moment charnière avec ces métaux, confirme Jean-Jacques Blandin, spécialiste du sujet et chercheur au CNRS. Les scientifiques les connaissent depuis longtemps, mais du point de vue des applications, on est en train de passer un cap. Il y a des procédés et des compositions désormais bien maîtrisés, les pièces sont reproductibles, l’industrie va commencer à pouvoir s’en emparer à grande échelle.” “En général, les grandes avancées technologiques reposent sur de nouveaux matériaux ou de nouveaux procédés de fabrication. Dans les prochaines décennies, ce sont surtout les premiers qui vont faire la différence. Et les amorphes auront un rôle très important à jouer”, prédit de son côté Atakan Peker, qui travaille sur le sujet à l’université de Washington.