
Xénogreffe : l’espoir
Après 30 ans de tâtonnements et de prouesses, la transplantation d’organes porcins sur des humains vient d’être autorisée aux États-Unis. Alors que 100 000 malades sont en attente de greffe.
Été 2025, Timothy Andrews va bien. Ce quinquagénaire américain a depuis plus de six mois un rein de porc greffé dans le flanc droit. Une première. “Six mois c’est un cap important, attendons un an, et pourquoi pas un second patient dans un état comparable et nous pourrons véritablement envisager la xénotransplantation comme un pont dans l’attente d’un nouvel organe”, estime Kazuhiko Yamada, chef du service de xénotransplantation à l’hôpital Johns-Hopkins.
En avril, l’Agence du médicament américaine, la FDA, a approuvé un premier essai clinique de xénogreffe : six volontaires recevront un rein de porc produit dans une des fermes de l’entreprise pionnière Revivicor. Et d’ici à la fin de l’année, trois autres patients intégreront un deuxième essai mené par la firme eGenesis. Puis suivront des xénogreffes pour le foie, également en cours de développement. “Nous sommes à un moment charnière, juge David Cooper, un des pionniers du domaine. La xénogreffe a le potentiel de sauver des vies. Pour des patients qui sont incompatibles avec la greffe humaine ou ceux en attente d’un greffon, je suis très optimiste.” En Europe, 13 500 patients sont inscrits sur les listes d’attente pour un organe, 100 000 aux États-Unis – où on estime que 13 par jour décèdent faute d’avoir pu en bénéficier.