illustration des stress post-traumatique après les attentats du 13 novembre@boris séméniako

Attentats du 13-Novembre : peut-on surmonter le trauma ?

Il y a 10 ans, les attentats de Paris ont bouleversé les Français, marqué les mémoires, traumatisé rescapés, témoins et proches des victimes. Peut-on guérir d’un tel traumatisme ? Nous avons posé la question à des spécialistes.  
 

par Louane Velten,

“Dans les jours et semaines qui suivent un attentat, la plupart des rescapés, témoins, proches de victimes développent une forme de psycho-traumatisme”, pose le psychologue américain William Hirst. Cela avait déjà été mesuré après les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher, en janvier 2015 : six mois après, 4 personnes exposées sur 10 présentaient toujours un trouble de la santé mentale. Idem après l’attaque au camion de Nice, le 14 juillet 2016 : parmi les 270 enfants évalués plus de six mois après, 62 % présentaient un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Mais cela a été étudié beaucoup plus précisément lors d’un vaste programme longitudinal et transdisciplinaire lancé au lendemain des attaques du 13 novembre 2015 par le CNRS, l’Inserm et l’université Paris-I, toujours en cours – seule une petite partie des données a pour l’instant été analysée.

Une mémoire abîmée

D’après ces statistiques, 54 % des rescapés et des proches de victimes ont développé un TSPT. Pourquoi certains s’en remettent mieux que d’autres ? Difficile à dire, tant cette capacité de résilience est le fruit de l’expérience individuelle. “L’entourage est évidemment essentiel, c’est probablement le facteur le plus important pour prévenir le TSPT”, souligne la psychiatre Gaëlle Abgrall, responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique de Paris. Pour certains, en quelques semaines, l’anxiété retombe et les souvenirs s’estompent. Mais pour les autres, les conséquences psychologiques perdurent. Comme fixés sur place, ces rescapés revivent inopinément le souvenir traumatique. Le passé s’impose au présent ; les odeurs, les bruits, les visages deviennent ceux de l’événement ; les secousses d’une mémoire abîmée les heurtent, associées à la même douleur, le même effroi, la même détresse…

La suite de cet article est disponible dans la liseuse
Un article à retrouver dans Epsiloon n°53
Découvrir le numéro
Acheter ce numéro
Abonnez-vous et ne manquez aucun numéro
Chaque mois,dans votre boîte aux lettres
Toutes les archives,accessibles en ligne
La version numérique,avec l'appli Epsiloon
Un espace abonné,pour gérer mon compte