Le bio pourra-t-il nourrir le monde ?
Carbone, azote, phosphore… Le modèle bio pourrait se heurter à un mur de ressources. Car sans aide, la terre s’épuise.
Jusque-là, l’objectif semblait atteignable. La plupart des scénarios fournis par les institutions ou les universités qui s’étaient penchées sur la question depuis une dizaine d’années répondaient oui. Oui, l’agriculture biologique peut nourrir le monde. Oui, il est possible de se passer des engrais industriels tout en maintenant les rendements des cultures dédiées à l’alimentation humaine, même si cela implique des changements radicaux dans les pratiques et l’organisation des filières. Sauf qu’à mesure que la science plonge dans la complexité des cycles de croissance et des processus de production agricole, à mesure que les cas d’école se multiplient sur le terrain, l’équation du rendement paraît plus compliquée que prévu. Et le malaise s’installe.
La terre rappelle en effet les scientifiques à sa dure réalité, et leur assène une évidence : pour pousser, une plante a d’abord besoin d’un sol fertile. à savoir d’azote et de phosphore, mais aussi de potassium, de magnésium…