Les caresses, notre nouveau sens
Elles réparent la peau, gouvernent nos relations sociales… Grâce à des neurones sensoriels spécifiques, passés inaperçus jusqu’ici.
L’étreinte des amants, le peau à peau d’un parent avec son bébé, les joues qui se frôlent, la main dans les cheveux… Furtifs ou prolongés, involontaires ou conscients, ces doux contacts physiques possèdent des propriétés insoupçonnées. Les neurobiologistes le reconnaissent : ils sont longtemps passés à côté des effets propres à celles qu’ils appellent des « stimulations mécaniques à bas seuil », autrement dit, les caresses.
Aujourd’hui, leur pouvoir leur saute au visage. Les caresses sont étudiées comme un sens à part entière. Un sens servi par une population spécifique de neurones sensoriels qui s’enroulent autour des poils, les mécanorécepteurs de type C-tactile. Un sens qui offre une capacité essentielle à notre humanité : la modalité affective, clé de voûte de notre équilibre émotionnel, de notre santé et de notre vie sociale. “Les caresses s’imposent comme un sens crucial pour nos interactions et la façon dont nous nous définissons en tant qu’êtres humains”, assure Victoria Abraira, neurobiologiste à l’université Rutgers, aux États-Unis…