Sapiens ou le triomphe des gentils
Comment expliquer que nous réussissions à vivre en société, travailler, nous croiser dans un supermarché, sans nous mordre, nous entre-tuer ? Les généticiens ont leur idée : nous nous serions auto-domestiqués. Un peu comme le chien par rapport au loup.
On imagine volontiers vos froncements de sourcils, votre moue dubitative, peut-être même votre ferme désapprobation à la lecture du titre de ce dossier. Euh… quoi, pardon ?! L’humain, un animal gentil ? Les journalistes d’Epsiloon auraient donc oublié toutes les horreurs de l’histoire humaine et son cortège d’invasions barbares, de guerres, génocides, bombardements, attentats, émeutes, lynchages, infanticides, faits divers sordides, sans oublier la cruauté des cours d’école ou la violence omniprésente sur les écrans – les huit saisons de Game of Thrones comptabilisent à elles seules plus de cinq mille morts. Gentil, ça ?
Rassurez-vous, nous n’avons pas l’intention de nier les atrocités commises par notre espèce. Sauf que… cela aurait pu être bien pire ! En effet, plusieurs études récentes en paléoanthropologie, neurobiologie et génétique révèlent que, ces trois cent mille dernières années, Homo sapiens serait devenu de moins en moins agressif. Pour devenir, quoi qu’on en pense, une espèce étonnamment tolérante au sein de laquelle règne en réalité la loi du plus sympa.