L’écoanxiété : une nouvelle maladie  ?
Quelle est cette angoisse diffuse et floue qui semble peser sur certains d’entre nous, en particulier les jeunes, face aux crises environnementales ? Quels sont ses mécanismes, ses effets, son ampleur ? Les scientifiques ont tenté de répondre à nos questions.
Des jeunes qui défilent massivement pour la planète et hurlent leur inquiétude des couples qui décident à contrecœur de ne pas avoir d’enfant pour ne pas aggraver la situation environnementale des psychiatres qui commencent à décrire chez certains de leurs patients des attaques de panique, des insomnies, des pensées obsessionnelles, des troubles alimentaires liés à la crainte d’un désastre climatique ou de la destruction des écosystèmes… L’humanité serait-elle en train de sombrer dans l’écoanxiété ? Ou assiste-t-on à un emballement médiatique autour d’un épiphénomène, dans un monde déjà submergé d’angoisses très concrètes liées aux épidémies, aux guerres, à la pauvreté, au chômage, au racisme ?
À vrai dire, l’impact des événements climatiques extrêmes sur la santé mentale est reconnu depuis longtemps : ouragans, inondations, mégafeux provoquent un syndrome de stress post-traumatique chez certains habitants touchés par la calamité. Mais l’écoanxiété, c’est autre chose : elle se noue face à des phénomènes beaucoup plus lents, en cours, et se rapproche de ce que ressentent les populations en première ligne face la dégradation de l’environnement.