Transposons : les gènes qui boostent l’évolution
Et un jour, les primates ont perdu leur queue, les oranges sont devenues sanguines, les roses parfumées… L’évolution n’agit pas seulement à petits pas. Mais aussi brutalement, sous l’effet de grands morceaux d’ADN mobiles qui se collent dans notre génome : les transposons.
Quel vertige ! On le savait mutant, le voici volant. On savait que notre ADN aime à changer, de-ci de-là, une lettre de sa séquence au gré du hasard, et voilà qu’on observe, médusés, qu’il peut aussi faire de grands bonds, et même que toute une séquence génétique peut d’un seul coup sauter d’un endroit à un autre. Ouvrant brusquement à la vie de nouveaux horizons : un saut et c’est la promesse du premier œil sur une tête animale un autre, et c’est l’arrivée du placenta qui va décupler la vie nourricière du fœtus un autre encore, et c’est au tour d’une fleur de s’orner d’une couleur inédite, d’un nouveau parfum. “Il y a désormais un nombre impressionnant d’exemples illustrant la manière dont ces sauts de l’ADN ont façonné le vivant”, salue la chercheuse Josefa Gonzalez, de l’Institut de biologie évolutive de Barcelone, qui a révélé comment de telles envolées de l’ADN ont permis à la petite mouche du vinaigre, originaire comme nous d’Afrique, de nous suivre aux quatre coins du monde.