Le dossier mystère
L’eau, ça semble limpide, mais ça file entre les doigts. Les scientifiques s’attaquent aux mystères thermique, biologique, quantique, géologique, astrophysique, et même anthropologique de la petite molécule.
“Il suffit d’une déficience de 1 % du volume d’eau corporelle pour déclencher la soif au niveau cérébral, ce qui en fait l’un des mécanismes les plus sensibles du corps”, pose le spécialiste de la neurobiologie de l’hydratation Charles Bourques, à l’université McGill de Montréal. L’un des plus mystérieux, aussi. Que se passe-t-il dans le cerveau une fois que l’alerte de la déshydratation est lancée ? On sait qu’il ordonne la sécrétion d’hormones pour conserver l’équilibre hydrique vital. Et que, dans quelques cas précis, en prévision du manque à venir, il anticipe même le besoin d’hydratation, comme avant de dormir ou lors de l’allaitement. Mais comment la déshydratation se transforme-t-elle en soif ? Pourquoi ce stimulus vital nous incite-t-il à boire ? “Nous ne comprenons toujours pas comment ça se produit exactement”, admet Charles Bourques.