illustration des infections sexuellement transmissibles@ITZIAR BARRIOS

MST : pourquoi une telle augmentation ?

Les indicateurs sont au rouge. Le nombre de détections d’infections sexuellement transmissibles est en hausse constante en Europe. Augmentation des dépistages ? Évolution des pratiques sexuelles ? Résistance des bactéries ? Nous faisons le point avec les spécialistes.

par Héloïse Rambert,

Les chiffres ne laissent pas de doute. Selon plusieurs rapports publiés par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, les infections sexuellement transmissibles (IST) s’envolent : les signalements d’infections bactériennes à chlamydia – ou chlamydioses – ont augmenté de 16 % entre 2021 et 2022, et la gonococcie de 48 %. La hausse est de 34 % pour la syphilis, maladie jamais éradiquée en Europe, malgré les idées reçues – il y a dix fois plus de cas de syphilis que de VIH sur le continent. Ces trois infections ont donné lieu à, respectivement, 216 000, 70 000 et 35 000 cas confirmés en 2022. La détection de Mycoplasma genitalium, un autre germe responsable d’IST, est aussi de plus en plus fréquente. La France ne fait pas exception. En décembre dernier, une étude de Santé publique France pointait aussi du doigt une hausse marquée de ces infections dans certains groupes de la population. 

“Les contaminations concernent dans leur très grande majorité les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et les travailleuses du sexe et, dans une moindre mesure, les jeunes multi­partenaires, décrypte Bruno Spire, épidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm. Ces infections restent majoritairement un marqueur d’activité sexuelle.”

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Un article à retrouver dans Epsiloon n°38
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