Denisova : premier portrait de la troisième humanité
Il y avait nous. Puis Neandertal. Voici Denisova. Dont on découvre depuis quelques années à travers toute l’Asie les traces fantomatiques. Au point d’obséder les spécialistes. Nous sommes partis à sa rencontre.
“Nous sommes sur le point de publier le génome d’un dénisovien vieux de 200 000 ans dont une dent a été retrouvée dans les montagnes de l’Altaï… C’est un événement, oui, je sens que tout le monde attend ça avec impatience”, lance Stéphane Peyrégne, généticien à l’Institut Max-Planck de Leipzig. “Nous venons de retrouver dans le sol d’une grotte, au Laos, des traces d’ADN de dénisoviens, savoure de son côté Fabrice Demeter, du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Et j’ai des collègues danois qui ont détecté des protéines d’origine dénisovienne sur une mandibule repêchée dans le détroit de Taïwan, ça va bientôt être publié.” “ Nous avons découvert dernièrement un fragment de côte d’un individu de cette population dans la grotte de Baishiya, sur le plateau tibétain, à plus de 3 200 m d’altitude”, renchérit Frido Welker, chercheur en paléoprotéomique à l’université de Copenhague. Derrière cette frénésie de travaux récents se cache la nouvelle obsession des paléoanthropologues : Denisova. Denisova, vous dites ?