Natalité : la fin de l’exception française ?
En 2023, le nombre de naissances a atteint son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une “baisse très marquée”, selon l’Insee. La France est-elle en train de rattraper ses voisins européens ? Nous avons posé la question aux experts.
Toujours moins de berceaux dans les maternités françaises en 2023. Et a priori, cela ne va pas s’inverser en 2024. “Au vu des chiffres des neuf premiers mois de l’année, on peut déjà dire que la baisse se poursuit”, indique Chloé Tavan, cheffe de la division enquêtes et études démographiques à l’Insee, qui produit tous les mois des rapports sur les naissances et les décès. Ce n’est plus vraiment une surprise pour ceux qui ont les yeux rivés sur les courbes. “La baisse des naissances se poursuit d’année en année depuis 2010, poursuit la spéciliste. C’est un phénomène qui n’allait pas de soi et qui, au début, a étonné les démographes. Pas mal d’entre eux pensaient même qu’il allait vite s’arrêter. Maintenant c’est une tendance qui nous semble presque naturelle.” Mais une donnée saisit tout de même les experts : l’ampleur du dernier décrochage. 6,6 % de moins en 2023 qu’en 2022, c’est la baisse la plus abrupte depuis la fin du baby-boom. Elle concerne toutes les régions de France, les zones rurales comme urbaines. Les naissances sont inférieures de près de 20 % à leur niveau de 2010, dernier point haut.