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Poussière, la nouvelle star de l’astronomie
Ça y est, on la voit enfin ! Et elle brille partout. Ces infimes grains de matière disséminés dans l’Univers, autour desquels se forgent étoiles et planètes, contiennent déjà tous les éléments nécessaires à la vie. Un rêve d’astrophysicien.
Tapie dans l’obscurité depuis la nuit des temps, gigantesque toile de fond du cosmos, elle attendait patiemment son heure. Alors que planètes géantes, étoiles colossales et autres trous noirs exorbitants occupent ostensiblement le devant de la scène scientifique, la poussière interstellaire a longtemps été mise sous le tapis. “De petits groupes de cosmochimistes s’y intéressent depuis une centaine d’années. Mais grosso modo, on peut dire que la poussière a été historiquement ignorée”, reconnaît Olivier Berné, de l’Institut de recherche en astronomie et planétologie de Toulouse. Pis : occultant en partie la lumière provenant des étoiles, elle a pu être traitée comme une sorte de polluant, la buée sur les lunettes astronomiques. Jusqu’à aujourd’hui. “Nous réalisons que la poussière intervient de manière cruciale dans plusieurs processus qui régissent l’évolution des galaxies”, témoigne Éric Lagadec, au laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur.
En un sens on le savait, bien sûr. La poussière est l’essence de l’Univers, la matière première, si infime soit-elle. “On parle d’une poussière qui n’a pas grand-chose à voir avec celle de nos salons : ce sont de tout petits grains allant du nanomètre à la centaine de nanomètres”, précise Olivier Berné. Un minuscule détail dans le bilan de masse du cosmos. “Le milieu interstellaire compte pour un cinquième de la masse totale de notre galaxie, la poussière ne représente qu’à peine un millième de cette masse”, cadre Angela Speck, astrophysicienne à l’université du Texas de San Antonio.
