satellites adapté à l'orbite basse, image extraite de l'enquête publiée dans le magazine scientifique d'actualité epsiloon@THE AEROSPACE CORPORATION

Ruée vers la nouvelle orbite

Entre 200 et 400 km d’altitude : jusqu’ici, nul ne s’aventurait dans cette zone instable. Armées, agences spatiales, start-up semblent pourtant bien décidées à investir la très basse orbite. Avec d’énormes enjeux technologiques et stratégiques.

par Vincent Nouyrigat,

“Notre satellite Clarity-1 est en train de se diriger vers une orbite située à 274 km d’altitude”, nous annonce Topher Haddad, de la start-up Albedo, qui travaille entre autres pour l’US Air Force. “Nous allons lancer dans les prochaines semaines nos premiers DiskSat, dont la forme est adaptée aux très basses orbites”, signale de son côté Catherine Venturini, ingénieure à The Aerospace Corporation, qui multiplie depuis les années 1960 les projets pour le spatial américain civil et militaire. “Nous avons présenté cet été NEO-1, capable d’opérer durablement à 180 km d’altitude, l’orbite la plus basse jamais tentée pour une plate-forme civile”, se rengorge Alexander Kiermeier, de la start-up NewOrbit.

Ces chiffres ne provoquent peut-être chez vous aucune émotion, pas même un froncement de sourcils, mais ils sont choquants pour les ingénieurs spatiaux. Car d’ordinaire, personne ne s’aventure sous les 400 km, un plancher qui correspond à peu près à l’altitude de la Station spatiale internationale et de la station chinoise Tiangong – bon, en dehors de quelques missions top secret et d’une poignée d’expériences scientifiques. Les constellations actuelles se tiennent sagement au-dessus : à environ 500 km pour les satellites d’imagerie de Planet Labs, 550 km pour Starlink, 600 pour Kuiper, de la société Amazon, 800 pour les fameux satellites Spot, 1 200 pour Eutelsat OneWeb, tandis que les GPS et autre Galileo se trouvent à plus de 20 000 km. Or c’est en train de changer sous l’impulsion des agences spatiales, des armées et de dizaines d’entreprises du New Space américaines, européennes, chinoises, indiennes, singapouriennes qui se ruent en ce moment vers des altitudes comprises entre 150 et 400 km d’altitude.

 

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