strates géologiques avec de l'or pout illustrer un article sur la ruée vers l'or en france@ILLUSTRATION Y.DIRAISON AVEC SHUTTERSTOCK

La tentation de la ruée vers l’or

Oui, ça se passe en France. Des dizaines d’entreprises sont en train de se lancer dans la prospection, réveillant le spectre d’une pollution de sinistre mémoire.

par Muriel Valin,

Des mines d’or sous nos pieds ! En Bretagne, dans les Pays de la Loire, le Rhône, le Limousin, en Ariège… une dizaine d’entreprises se sont lancées depuis trois ans dans des demandes de permis auprès de l’état, pour rechercher dans le sous-sol hexagonal le précieux métal jaune, ainsi que d’autres minerais. “En ce moment, en métropole, des entreprises cherchent de l’or, et une chose est sûre, elles vont en trouver”, avertit Yannick Menard, directeur adjoint des ressources minérales au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le service géologique national français. Ces projets suscitent d’ailleurs déjà des débats passionnés, en particulier dans ces jolis coins de France qui voient fleurir pancartes “stop mine”, manifestations et consultations publiques.

Question d’autonomie

Il faut dire que l’or a un statut très particulier. “C’est le seul métal qui ne sert quasiment à rien d’un point de vue industriel, à la différence du cuivre ou des autres ! S’il y a un endroit où l’on pourrait faire des économies sur les impacts environnementaux, c’est bien sur l’or”, cingle Damien Goetz, enseignant-chercheur au centre de Géosciences de Mines Paris. Qui rappelle que 90 % du volume d’or exploité dans le monde sert à faire des bijoux, des lingots et des pièces pour les banques fédérales, et que seuls 10 % sont utilisés dans l’électronique, pour l’essentiel. “On estime à plus de 150 000 tonnes l’or stocké aujourd’hui dans des lingots ou des bijoux, soit près d’un demi-millénaire de consommation industrielle au rythme actuel”, appuie l’ingénieur.

Le sujet agace Guillaume Mamias, géologue de Breizh Ressources, une entreprise française, filiale de la société canadienne Aurania Resources, qui a déposé trois demandes d’exploration en Bretagne, et attend un accord de l’état pour aller plus loin. “L’or… Tout le monde nous parle tout le temps de l’or, mais si nous voulions vraiment rechercher ce métal et uniquement lui, nous irions prospecter des mines au Canada ou ailleurs dans le monde, dans des endroits où les gisements sont clairement plus importants qu’en France. Ce qui nous intéresse vraiment, ce sont les métaux critiques comme le cuivre, l’argent, l’antimoine. La Chine truste une grosse partie de leur production, ainsi que leur raffinage, et met la main sur l’industrie qui en découle, ce qui est un problème pour sécuriser les approvisionnements nationaux.”

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