le dossier sauvage sur les amours animales@SHUTTERSTOCK

Amours animales : elles n’ont aucune limite !

Voraces, romantiques, dragueurs, transis… En matière d’attachement, les animaux ont su étendre leurs investigations bien au-delà de ce à quoi nous cantonne notre imagination. La preuve avec une palette de passions furieuses tout juste observées par la science. 

par Alexandra Pihen,

Des crabes aux poissons en passant par les antilopes et les oiseaux, seule une vingtaine d’espèces peuvent se targuer d’être fidèles en amour. Et encore. Il suffit qu’un couple reste ensemble le temps d’une saison pour être considéré par les éthologues comme monogame. Autant dire que des espèces comme le cygne ou le castor eurasiatique, qui se rangent aux côtés d’un seul et même partenaire plusieurs saisons durant, passent pour les plus grands des romantiques. Mais c’est souvent contraints et forcés par la faible densité de leur population, un territoire limité ou une mobilité en berne. Au point même de faire du Castor fiber une sorte de coureur de dot ! Il est en effet prêt à passer la bague au doigt d’une femelle peu attractive dans le seul but de bénéficier de son territoire et d’assurer sa filiation. Un mariage de raison, en quelque sorte, une « monogamie mutuelle » qui se traduit par un véritable contrat entre époux. “Si la femelle demande de l’aide au mâle pour s’occuper des jeunes, s’il accepte de ne pas courir la prétentaine, il exigera d’elle en retour qu’elle consente aux actes sexuels”, détaille Thierry Lodé, professeur d’écologie évolutive au laboratoire EthoS de l’université de Rennes. Fragile compromis hélas, car les infidélités se multiplient souvent. “L’accouplement extrapaire est la règle plutôt que l’exception. On parle même de ‘monogamie sociale’ lorsque les animaux ne s’affichent en couple qu’en société, mais pas dans l’intimité”, décrypte Wolfgang Forstmeier, ornithologue à l’Institut Max-Planck.

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