Des bactéries contre le cancer
Et si nos plus virulents ennemis devenaient des alliés ? Premiers résultats pour la salmonelle, la listéria, la gangrène…
Soigner le mal par le mal. La formule évoque davantage le remède de grand-mère que la médecine de pointe… Et pourtant, d’ici à quelques années, nous pourrions voir un médecin nous injecter une bonne dose de pathogènes pour nous débarrasser d’une tumeur récalcitrante. “Certaines bactéries pourraient pallier les impasses des traitements actuels contre le cancer”, atteste la microbiologiste Kaitlin Dailey qui, dans son laboratoire de l’Institut Eppley de recherche sur le cancer, à l’université du Nebraska, aux États-Unis, ambitionne de muer la menace infectieuse en l’une des armes thérapeutiques les plus surprenantes du XXIe siècle. Et elle n’est pas la seule.
“Je suis persuadé que les bactéries seront de précieuses alliées contre le cancer”, abonde l’une des figures du domaine, le microbiologiste David Bermudes, à l’université d’État de Californie. Même optimisme pour sa collègue Claudia Gravekamp, qui explore cette voie depuis dix ans au Albert Einstein College of Medicine de New York. Salmonella typhimurium, Listeria monocytogenes, Clostridium novyi… Ces pathogènes impliqués dans la salmonellose, la listériose ou la gangrène sont en train de prouver qu’ils peuvent aussi faire le bien.