Les zones humides disparaissent
On trouve toujours une bonne raison de les assécher : que ce soit pour créer une zone agricole ou contrôler les infestations par les moustiques… Avec de lourdes conséquences sur l’eau, le carbone et la biodiversité.
91 % des zones humides ont été détruites en Irlande, c’est le record mondial. La première cause en revient à l’exploitation massive de la tourbe comme carburant, et à leur conversion en terres agricoles ou en pâturages. En Finlande, c’est l’exploitation forestière qui arrive en tête des causes de destructions de zones humides : ont ainsi déjà disparu près de 60 000 km2, l’équivalent de deux fois la Belgique. En Chine, c’est la moitié des zones humides qui ont été perdues, essentiellement converties en rizières dès le milieu du XIXe siècle. Le pays concentre à lui seul un huitième des marais disparus dans le monde.
En Russie, en revanche, les zones humides sont largement préservées : seules 5 % ont disparu depuis 1700. Mais les incendies persistants dans les tourbières menacent la qualité de l’air et le pergélisol. De la même manière, les marais du cœur de l’Amazonie, inaccessibles et isolés, sont pour l’instant épargnés. Mais l’expansion de barrages hydroélectriques pourrait mettre en péril ces écosystèmes. Autre cas de figure : en Angola, ce sont certaines cultures, comme la patate douce, la canne à sucre, le chou, le manioc, l’igname… qui, en poussant les pieds dans l’eau, ont permis à certaines zones humides, bien que transformées en cultures submersibles, de persister partiellement.