Effet Proteus : le pouvoir des avatars
Selon qu’on se cache derrière un grand balèze ou Léonard de Vinci, nous serions plus forts ou créatifs. On s’en doutait, mais c’est aujourd’hui prouvé.
“Nous avons été surpris d’obtenir des résultats de cette envergure. C’est très rare dans ce type d’étude, et cela va bien au-delà de tout ce que l’on imaginait”, annonce Geoffrey Gorisse, enseignant-chercheur à l’Institut Arts et Métiers de Laval. “Nous avons été tout simplement bluffés par la puissance de l’effet”, renchérit Anatole Lécuyer, directeur de recherche à l’Inria.
Cet effet, c’est l’effet Proteus : un nom mythologique pour un phénomène assez fantasmagorique, conceptualisé en 2007, en plein boom des jeux vidéo, par le spécialiste de la psychologie et du numérique Jeremy Bailenson, à l’université Stanford. Le chercheur mène alors une expérience qui marque les esprits : il observe que lorsqu’ils sont incarnés dans des avatars jugés séduisants, des cobayes se comportent de manière plus intime, dévoilent plus de détails sur eux. Comme si leur double sexy suffisait à les mettre davantage en confiance dans leurs relations sociales…