Girl power vs mâle alpha : la leçon animale
Hyènes, taupes, lionnes, mangoustes… partout chez les mammifères, les éthologues découvrent des sociétés dirigées par des femelles, ou à parité entre les sexes. Mettant à bas la figure du mâle alpha.
Ce fut un cas d’espèce. Puis deux, puis dix. Assez pour qu’au cours de l’été 2022, une vingtaine de biologistes du comportement animal mettent un grand coup de pied dans la fourmilière avec, pour la première fois, une étude globale portant sur différentes populations de mammifères en liberté. Des hyènes tachetées, des damans du Cap et sept primates ont été passés au crible d’observations intenses pendant un an. Oreilles en arrière ou en avant, charges, morsures, fuites, queue entre les jambes, vocalisations… l’ensemble des comportements de domination ou de soumission des animaux ont été répertoriés. Le verdict bat en brèche le stéréotype : “Les mâles sont plus ou moins dominants, les femelles aussi. Et il peut y avoir des situations intermédiaires où les pouvoirs sont finalement assez égalitaires entre les sexes”, liste Élise Huchard, directrice de recherche CNRS, qui étudie les comportements sociaux des mammifères à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier.