
Écrans : Quels effets avérés sur les enfants ?
“Avant 3 ans, pas d’écrans”, lit-on sur les carnets de santé depuis janvier. Les risques des écrans sont pointés depuis des années pour le développement, le QI, les troubles sociaux… Nous faisons le point avec les experts.
L’alerte est lancée par les associations, les médecins, les enseignants : nous serions en train d’abîmer toute une génération à coups de dessins animés qui s’enchaînent à l’infini, d’écrans en boucle dans les lieux publics et de smartphones dégainés pour calmer le moindre pleur…
Il est vrai que les données sont bien là : les enfants sont dès le plus jeune âge devant des écrans. Selon les résultats de la cohorte Elfe publiés en 2023 – elle suit, depuis 2011, 18000 enfants à partir de leur naissance –, la moyenne de temps d’écran par jour était de 56 min à 2 ans ; de 1h20 à 3,5 ans ; et de 1h34 à 5,5 ans. Des chiffres, obtenus de 2013 à 2017, qui sont peut-être dépassés. Mais déjà bien au-delà de ce que recommande le nouveau carnet de santé : “avant 3 ans, pas d’écrans” et “entre 3 et 6 ans, l’usage des écrans doit rester occasionnel, limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte”.
“Ces nouvelles recommandations sont une très bonne chose”, estime Virginie Halley des Fontaines. Elle a piloté les travaux rendus en 2021 par le Haut Conseil de la santé publique, qui ont servi de base. Sachant que l’OMS place la première barre à 2 ans, et que le rapport de 2024 de la commission d’experts mandatée par l’Élysée déconseillait carrément tout écran avant 6 ans, sauf contenus éducatifs, et tout smartphone avant 13 ans.