
Le projet Azorian
Un sous-marin soviétique qui coule à 5 000 m de profondeur, 3 bombes atomiques, une folle opération de récupération… La CIA déclassifie aujourd’hui une partie du dossier. Retour sur le projet Azorian.
Tout commence le 8 mars 1968. Ce jour-là, l’énorme système américain d’hydrophones qui tapisse le Pacifique capte un signal bref, un bruit typique de la rupture d’une coque. Une catastrophe vient de se produire dans les abysses. L’agitation de la marine soviétique pendant les semaines suivantes confirme les soupçons : leur sous-marin K129 de classe Golf II, numéro de coque 722, a sombré quelque part vers 40 ° de latitude nord et 180 ° de longitude ouest, à environ 2 500 kilomètres au nord-ouest d’Hawaï. Durant l’été 1968, l’US Navy localise l’épave à 5 000 mètres de profondeur grâce à des moyens non déterminés – on évoque souvent l’intervention du sous-marin espion USS Halibut.
Que s’est-il passé ? Impossible à dire. On sait simplement que le K129 a quitté sa base de Petropavlovsk le 1er mars, dans la péninsule du Kamtchatka, et qu’il embarquait trois missiles balistiques nucléaires SSN5. Trois bombes atomiques d’une mégatonne, des manuels de codes nucléaires, un sous-marin stratégique avec tous ses sonars et ses secrets : en pleine guerre froide, cette épave est un vrai jackpot pour les services de renseignement américains !