À la recherche de la planète-océan
C’est une quête palpitante, frustrante, et un peu désespérée. Les astrophysiciens traquent partout l’eau liquide dans l’Univers, visitant exo-Terre et lunes glacées… En vain pour l’instant.
Son nom, LHS 1140 b, ne vous dit probablement rien. Pas plus que son étoile hôte, une naine rouge invisible à l’œil nu, située à 48 années-lumière de nous. Et pourtant, il s’agit certainement de la planète la plus prometteuse jamais trouvée au-delà du Système solaire. “Elle a été découverte en 2017, mais de récentes observations du JWST, le télescope spatial James-Webb, ont changé notre regard, dévoile Martin Turbet, coauteur d’une publication à son sujet en juillet 2024. Nous avons obtenu une meilleure estimation de sa densité, qui s’avère plutôt faible. Ce qui ne peut s’expliquer que si 10 à 20 % de sa masse sont constitués d’eau, dont une partie probablement à l’état liquide.” De quoi faire passer la Terre pour un désert aride, puisque la sacro-sainte molécule H2O ne représente que 0,023 % de sa masse.
Pour les astrophysiciens, la découverte de cette potentielle planète-océan apparaît presque comme une délivrance. Comme le rappelle Frances Westall, exobiologiste au Centre de biophysique moléculaire d’Orléans, “dans à peu près tous les modèles d’apparition de la vie sur un astre, l’eau liquide est présente en abondance. C’est le solvant ultime, celui qui est le plus favorable aux réactions chimiques nécessaires à l’apparition et au maintien de formes de vie”.