
Bienvenue dans l’ère aqua-électrique
Les courants, les vagues, la pluie, l’évaporation, la neige, le sel… Cette énergie décarbonée et inépuisable a été jusqu’ici étrangement sous-exploitée. Et si l’eau faisait partie de la solution ?
Exploiter l’énergie de l’eau ? Vieille idée. Il y a trois mille ans, en Syrie, de grandes roues en bois mues par le courant du fleuve Oronte irriguaient déjà les terres alentour en puisant et élevant l’eau grâce à un ingénieux système de godets. Et en Europe, entre les XIe et XIIIe siècles, les moulins à eau étaient à leur apogée pour moudre le grain, tanner le cuir, fouler les draps, scier le bois, marteler le fer… Une vraie révolution, déjà. Avant celle de la machine à vapeur, au XVIIIe siècle. Une affaire d’eau, là encore : chauffé grâce à un combustible, comme le charbon, le liquide transformé en gaz actionnait des pistons, bouleversait le rapport au travail et devenait le principal vecteur d’énergie de l’ère industrielle en train de naître.
Ces deux principes, de force motrice des moulins ou de conversion d’énergie des machines à vapeur, continuent d’être exploités, l’un dans les centrales hydroélectriques des barrages (première source d’électricité renouvelable dans le monde, deuxième source de production électrique en France), l’autre dans les centrales nucléaires (troisième source de production électrique dans le monde, première en France). Mais laissons de côté le surpuissant EPR de Flamanville et le pharaonique barrage chinois des Trois-Gorges, dernières évolutions de ces procédés ancestraux. L’eau recèle quantité d’autres énergies à exploiter.