deux piments pour illustrer le désir@getty images

La neuroscience du désir

Longtemps insaisissable, le désir sexuel se laisse enfin décoder. De la moelle épinière aux hormones du plaisir, une série d’expériences dévoile comment naît, monte et retombe l’excitation. La science du sexe sort de sa torpeur.

par Marie-Catherine Mérat,

La moelle épinière module l’excitation, captant les informations sensorielles ; le cerveau déclenche l’envie, lorsqu’il y a contact physique ; un festival d’hormones se synchronisent dans le cerveau, contractant les muscles et libérant le plaisir… Ainsi se dessinent les chemins neuronaux du désir, sous la forme de trois phénomènes neuronaux, selon quatre expériences menées coup sur coup et publiées dans de grandes revues scientifiques. Et elles ne sont pas les seules. Citons par exemple cette étude de 2023, menée à l’Institut chinois de recherche sur le cerveau, qui révèle les ressorts neuronaux de la satiété sexuelle. Ou cette grande revue publiée l’été dernier par le neuroscientifique James Pfaus, à l’université Charles de Prague, qui dresse le bilan de l’impressionnante bouffée d’opioïdes libérée dans le système nerveux lors de l’orgasme (endorphines, enképhalines, dynorphines et de nombreux autres peptides…).

Mystérieuse alchimie

Oui, un vent d’excitation souffle sur les neurosciences. Un désir de comprendre… le désir. De dévoiler la sexualité dans son ensemble, dans toute sa mystérieuse alchimie, depuis l’attirance jusqu’à l’apaisement, en passant par la progressive montée de l’excitation, sans oublier les moments où l’envie s’en va. En l’espace de quelques mois, ces études remarquables par leur sophistication technique sont venues émoustiller un domaine de recherche qui était, il faut bien le dire, un peu assoupi.

L’exploration de la sexualité humaine avait pourtant bien commencé : dès les années 1950, le zoologiste Alfred Kinsey bousculait une Amérique puritaine en décortiquant la vie sexuelle de milliers d’hommes et de femmes sur la base d’entretiens minutieux. En 1966, les sexologues William Masters et Virginia Johnson allaient même jusqu’à étudier des êtres humains pendant l’acte sexuel. Dans les années qui suivent, on mesure l’érection, la lubrification vaginale…

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