Tique : mais pourquoi est-elle si méchante ?

Systématiquement, à la belle saison, elle revient hanter les pages des quotidiens français. Ce n’est pas nouveau, la tique a mauvaise presse. “Un virus mortel transmis par les tiques se propage”, alertait un média le mois dernier. “Des ‘tiques géantes’ envahissent le sud de la France”, titrait un journal plus tôt cet été. À chaque fois, c’est comme un écho de la psychose qui a atteint un pic dans les années 2010 : “le tueur masqué” ou “l’épidémie cachée”, écrivait-on à l’époque. Les associations de patients accusaient autorités scientifiques et soignants de déni en pointant la maladie de Lyme, transmise par la tique. Un syndrome complexe, dangereux, avec ses douleurs articulaires qui peuvent aller jusqu’à la paralysie… et surtout sournois : certains symptômes peuvent se déclencher jusqu’à plusieurs années après la piqûre et la bactérie responsable de la maladie est quasiment indétectable dans le sang. “Quand Lyme est une possibilité, ce qui instille la peur, c’est l’incertitude”, constate Costanza Puppo, psychologue sociale de la santé à l’université de Lyon.